Vous êtes nombreux à vous demander « comment devenir auto-entrepreneur ». Alors je sais que le terme est maintenant « micro-entrepreneur ». Mais comme beaucoup de personnes se posent la question avec le mot auto-entrepreneur, j’ai utilisé ce terme. ?
Qui n’en a jamais eu marre de son travail de salarié ? Qui n’a jamais rêvé de dire adieu à son patron pour se lancer dans l’aventure de l’entreprenariat ?
Devenir son propre patron, organiser son emploi comme on veut, exercer le métier qui nous a toujours fait rêver est un but pour de nombreuses personnes.
Suite à un burn-out, une prise de conscience soudaine, une impression de ne pas être accompli ou une envie irrésistible de construire quelque chose et de goûter au risque, de nombreuses personnes abandonnent leur travail de salarié pour se lancer dans la création de leur entreprise.
S’il y a de véritables succès, l’échec n’est jamais très loin. Les débuts peuvent être difficiles. Le courage et la persévérance feront toute la différence dans ce long chemin vers l’indépendance.
Alors comment se lancer dans l’aventure ? Quelles sont les étapes indispensables ? Voici quelques astuces pour vous lancer dans cette aventure en toute sérénité !
Définir votre projet
La première étape est bien évidemment la recherche de votre idée. Vous devez trouver celle qui vous permettra de créer votre entreprise et d’en vivre.
Les personnes qui se lancent dans l’aventure de l’entreprenariat créent souvent leur entreprise en fonction de leur passion. En effet, pour un passionné de pâtisserie, quoi de mieux que de créer son propre salon de thé, sa boulangerie ou de réaliser des formations de pâtisserie ou des ateliers de dégustation ? Pour une passionnée de couture, quoi de mieux que de proposer ses services de création sur-mesure, de retouches ou encore des cours de couture ?
Voilà peut être l’occasion de vivre enfin de votre passion !
Il faut tout de même être bien conscient que la création de son entreprise est une prise de risque. En effet, en devenant entrepreneur, il faut accepter d’abandonner la sécurité qu’apportait le salariat, en termes d’avantages sociaux mais aussi de revenus fixes mensuels.
Vous devez donc bien réfléchir à votre projet et acceptez les risques que cela comporte.
Dès que votre idée est fixée, il est important de vous renseigner sur les différentes formations dont vous avez besoin. Si vous souhaitez tenir un commerce, vous aurez notamment besoin de participer à un stage de préparation à l’installation, qui est obligatoire et coûte 250€.
Certains métiers demandent des formations ou des diplômes obligatoires. C’est notamment le cas pour l’ouverture d’un salon de thé. L’ouverture en elle-même ne requiert pas de formation ou de diplôme particulier mais si vous souhaitez vendre vos propres pâtisseries, réalisées chez vous ou sur place, vous devrez au préalable justifier d’un CAP en pâtisserie.
Il y a deux raisons à cela : la première est pour garantir la création des pâtisseries dans les règles d’hygiènes nécessaires à la vente et la deuxième est pour que le futur pâtissier se rende compte que la création de pâtisseries à la maison n’est pas la même chose que pour des clients qui viendront surement très nombreux dans votre salon de thé. Il faut tenir le rythme et la cadence, et pour cela une bonne formation s’impose.
Le choix du statut de micro-entrepreneur
Avant de lancer votre entreprise et pour être dans la légalité, il est nécessaire de choisir votre statut en fonction de vos envies et de vos attentes.
Crée en 2008, le statut de micro-entrepreneur est très en vogue ces dernières années. Anciennement appelé auto-entrepreneur, ce statut plait beaucoup en raison de ses nombreux avantages.
Il permet tout d’abord de créer son entreprise sans prendre beaucoup de risques. Le paiement des cotisations sociales et de l’impôt se fait en fonction de votre chiffre d’affaire. Ainsi, si vous ne générez pas un important chiffre d’affaire, vous ne paierez pas beaucoup d’impôt et de cotisations sociales.
Cela permet de ne pas s’endetter les premières années. En effet, il faut souvent attendre entre 3 à 5 ans avant de pouvoir dégager un salaire confortable mensuel lorsque l’on crée son entreprise. Les débuts sont souvent difficiles et il est très appréciable de payer en fonction de ce que l’on gagne.
Un autre avantage est la facilité de création de son entreprise. En effet, en quelques clics et en quelques minutes, l’entreprise est créée !
Le plafonnement du chiffre d’affaires du micro-entrepreneur
Enfin, la particularité de ce statut réside dans le plafonnement du chiffre d’affaire. Il ne peut pas être supérieur à 170 000 € pour la vente de marchandises et 70 000€ pour la prestation de services. Si votre chiffre d’affaire est supérieur alors il vous faudra changer de statut.
Vous êtes également exonéré de la TVA. Vous ne la faites donc pas payer à vos clients mais vous ne pouvez du coup pas la récupérer lorsque vous effectuez des achats.
En effet, l’auto-entrepreneur est exonéré de la TVA jusqu’aux plafonds de 82 800€ pour les activités de vente et 33 200€ pour les activités de services.
Ce statut est devenu en quelques années un des préférés des nouveaux entrepreneurs qui se lancent sur le marché de la création d’entreprise. Pas de formalités trop compliquées, des avantages fiscaux très intéressants et une rapidité incomparable lors de la création !
Comment se lancer concrètement dans le micro-entreprenariat ?
Vous êtes décidé, votre business plan est crée, vous savez exactement où vous allez et vous souhaitez devenir micro-entrepreneur ? Alors la première et principale étape sera donc de s’inscrire !
Rapide, simple et gratuit, l’inscription se fait en quelques clics en remplissant la déclaration d’activité auprès du centre de formalités des entreprises (CFE). Attention aux arnaques et aux sites qui essaient de vous faire payer l’inscription ! Celle-ci est entièrement gratuite !
Vous pouvez aussi vous inscrire sur papier en remplissant le formulaire P0 de déclaration d’activité.
En fonction de votre activité, le CFE ne sera pas le même. En effet, si vous souhaitez exercer une activité commerciale (achat-vente ou prestation de services) il faudra remplir le CFE des Chambres de Commerce et d’Industrie.
Si votre activité est artisanale ou à la fois artisanale et commerciale, alors ça sera le CFE des Chambres de métiers et de l’artisanat.
Si enfin votre activité est libérale, ça sera auprès de l’Urssaf.
Sur ces formulaires, il faudra bien indiquer le choix de l’activité, la date de début de l’activité et le descriptif de celle-ci.
Pour vous enregistrer, vous n’aurez besoin que d’un justificatif d’identité. Une fois votre enregistrement effectué, vous recevrez votre numéro d’immatriculation rapidement.
Attention, vous ne pourrez commencer votre activité qu’une fois votre numéro d’immatriculation reçu !
Les obligations du micro-entrepreneur
Une fois votre statut crée et votre numéro d’immatriculation reçu, vous pouvez vous lancer. Cependant, vous aurez certaines obligations à respecter.
1. L’ouverture d’un compte bancaire professionnel :
La première est l’ouverture d’un compte bancaire réservé à votre activité. En effet, vous n’avez pas le droit d’utiliser votre compte personnel pour y recevoir votre salaire ou pour acheter votre marchandise. Cela vous permettra aussi de faire la part des choses entre votre métier et votre vie personnelle, en plus de faciliter vos comptes.
2. Souscrire à une assurance :
Vous êtes dans l’obligation pour certaines activités de souscrire à une assurance professionnelle. C’est le cas notamment dans les métiers du bâtiment. Cela vous protégera en cas de blessures.
3. Déclarer son chiffre d’affaire :
Plusieurs fois dans l’année vous devez déclarer le montant de votre chiffre d’affaire en ligne. L’avantage est que le calcul de vos cotisations et contributions s’effectue automatiquement. Vous n’avez donc pas à le calculer vous-même.
Vous pouvez le faire chaque mois ou tous les trois mois. Même si vous n’avez généré aucun chiffre d’affaire, vous devez tout de même indiquer que vous avez gagné « 0€ ».
4. Payer ses impôts :
Pour payer vos impôts vous avez le choix entre deux modalités de paiement :
- le prélèvement libératoire (régime micro-fiscal simplifié)
- le régime micro fiscal (ou micro-entreprise)
Si vous avez opté pour le régime de prélèvement libératoire vous payez vos impôts en même temps que vos cotisations sociales et que votre déclaration de chiffre d’affaire en ligne. Tout cela se fait sur le site de lautoentrepreneur.fr ou par courrier avec un chèque. En même temps que le formulaire de déclaration de chiffre d’affaire.
Si vous avez opté pour le régime micro fiscal alors vous payez votre impôt en même temps que l’impôt sur le revenu. Mensuellement ou par tiers provisionnels.
Pensez à protéger vos biens personnels
Le statut de micro-entrepreneur comporte des risques pour vos biens personnels. En effet, vos biens personnels et vos biens professionnels sont confondus à partir du moment où vous devenez micro-entrepreneur. Si vous contractez des dettes, cela implique la saisie de vos biens personnels par vos créanciers en toute légalité.
Afin de vous protéger et de mettre une barrière entre vie personnelle et vie professionnelle, il est nécessaire de faire une déclaration d’insaisissabilité devant un notaire et de la diffuser dans un journal d’annonces légales. Votre résidence principale et vos biens fonciers qui ne servent pas à un usage professionnel seront ainsi protégés.
Vos aides à la création d’entreprise
Ce n’est pas parce que vous souhaitez devenir entrepreneur et chef d’entreprise que vous avez forcément l’argent nécessaire pour vous lancer dans votre projet.
Heureusement, de nombreux organismes sont là pour vous aider à concrétiser votre projet. Avec la conjoncture économique actuelle, la création d’entreprise et d’emplois est très bien vue par l’Etat et les collectivités territoriales qui mettent en place des formations ou des financements afin de vous aider.
Les proches :
La toute première étape serait de se tourner, si vous en avez la possibilité, vers vos proches. Amis, famille, ils peuvent vous aider dans la mesure du raisonnable à augmenter vos fonds propres et à investir. C’est ce que l’on appelle dans le jargon « La Love Money », de l’argent investis par vos proches plus par amour pour vous que par business.
Attention, ce n’est pas parce que ce sont vos proches que c’est plus évident d’emprunter ! Il faudra là aussi les convaincre, surtout si vous demandez une grosse somme d’argent.
Le Pôle Emploi :
En France, une entreprise sur trois est créée par un demandeur d’emploi inscrit au Pôle Emploi. Ce dernier peut notamment vous proposer de réaliser des bilans de compétences lorsque votre projet n’est pas encore abouti mais aussi diverses rencontres avec des comptables ou des chefs d’entreprises afin d’échanger et de glaner ici et là quelques conseils.
Le Pôle Emploi de votre région pourra aussi vous proposer la prestation Activ’Créa pour vous aider à explorer la piste de la création et juger si votre projet est viable. Leur but n’est pas de vous décourager mais d’être réaliste afin que vous ne fassiez pas fausse route.
Si vous êtes demandeur d’emploi, vous pouvez aussi bénéficier de l’Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise (ARCE). Cest une aide qui correspond à 45% du montant du reliquat de vos allocations versée en deux fois. L’ARCE peut être d’une grande aide pour vous aider à acheter le matériel nécessaire ou les premiers mois de location de votre magasin. Il est en effet difficile de se lancer au début sans argent. L’ARCE vous permet donc de commencer l’esprit plus léger mais attention ! Si l’ARCE vous est versé en deux fois, sachez que vous n’aurez donc plus vos allocations mensuelles du Pôle Emploi.
Il faut donc bien réfléchir à cet aspect. Notamment si vous vivez seul et que vous avez divers crédits à payer.
Sous certaines conditions et si vous en faites la demande vous pouvez bénéficier aussi de l’Aide aux Chômeurs Créateurs ou Repreneurs d’Entreprises (ACCRE). Il s’agit d’une exonération des charges sociales pendant un an.
Les concours :
Trop de futurs entrepreneurs oublient qu’ils peuvent participer à des concours pour lever des fonds. C’est pourtant une bonne solution pour espérer gagner beaucoup d’argent. Certains concours proposent même de gagner des milliers d’euros pour investir dans son entreprise. Des concours tels que 101 projets, Total Edhec Entreprendre ou encore le concours national de la création d’entreprise offrent de très beaux gains à la clé.
Ce genre de concours vous permet aussi d’avoir une reconnaissance importante et de ce fait d’augmenter la confiance des futurs investisseurs de votre projet.
Le crowfunding :
Aussi appelé en français « financement participatif » le crowfunding est vraiment digne d’intérêt pour celles et ceux qui souhaitent lancer leur entreprise.
Le principe est simple : vous présentez votre projet sur Internet et le site de crowfunding vous met en relation avec des investisseurs particuliers.
Ces derniers vont investir dans votre projet, en mettant généralement un petit montant pour vous aider à vous développer.
Les subventions :
Vous pouvez obtenir des subventions via le gouvernement français, l’Europe ou encore des organismes spécialisés. Il faut savoir frapper à toutes les portes et ne pas hésiter à présenter votre projet. L’Union Européenne par exemple propose des subventions aux start-up spécialisées dans le domaine de l’information et de la communication et souhaitant se développer au niveau européen.
L’obtention d’une subvention peut vous aider à renforcer votre crédibilité auprès de vos futurs investisseurs.
Les business angels :
Les business angels sont souvent des anciens chefs d’entreprise qui ont les moyens d’investir considérablement dans un projet auquel ils croient. En plus de vous apporter les fonds nécessaires ils vous épaulent et vous guident dans cette aventure entrepreneuriale. Et ce, grâce à leur grande expérience du business.
Si votre projet est un échec vous n’avez pas l’obligation de les rembourser. Mais il faut tout de même savoir que les business angels sont des actionnaires et que par définition ils possèdent une partie de votre capital.
Les prêts à la banque :
Vous pouvez demander un prêt à votre banque pour lancer votre entreprise.
Parlez-en à votre conseiller mais n’hésitez pas à comparer les banques entre elles. Certaines pourront vous proposer des taux plus intéressants que d’autres.
Pensez également aux prêts d’honneur. Ce dernier est un prêt à taux zéro accordé aux personnes qui créent ou reprennent une entreprise.
Comme son nom l’indique vous ne payez donc pas d’intérêt lors de l’emprunt mais il vous faudra réaliser un dossier complet pour présenter votre entreprise et avoir une chance de voir votre prêt accepté.
Que faire si vous souhaitez arrêter votre activité ?
Arrêter votre activité en tant que micro-entrepreneur est très simple. Vous devez tout d’abord faire une déclaration de cessation d’activité en ligne sur CFEnet si vous exercez une activité commerciale ou auprès du CFE dont vous dépendez.
Ensuite, vous devez déclarer votre chiffre d’affaire réalisé depuis votre dernière déclaration. Même si celui-ci est nul et payer les cotisations sociales.
C’est simple et rapide. Après ces deux étapes vous serez libre d’exercer un autre métier ou de vous lancer dans la création d’une autre entreprise.
Devenir micro-entrepreneur est donc très simple. En peu de temps, vous pouvez créer votre entreprise et vous lancer dans l’aventure. Ce statut comporte bien des avantages alors n’ayez plus peur de vous lancer !